<aside> ✍🏻 Par une certaine Léa. Retrouvez moi sur Twitter @LeaSAILLET ou sur Instagram @leasayan.

SAYANERIES (accueil des textes)

</aside>

Je continue mon écoute commentée de QALF Infinity de Damso. Si vous voulez comprendre le pourquoi du comment, je vous invite à lire les intro des deux épisodes précédents. Aujourd'hui y'a plus de morceaux au programme, alors je vous propose de rentrer tout de suite dans le vif du sujet.

Les épisodes précédents :

1/3 - QALF Infinity, Damso. Première écoute.

2/3 - QALF Infinity, Damso. Première écoute.

Φ. THEVIE RADIO

Bruit d'une radio qui grésille à la recherche de la bonne station. Sur la première partie de QALF, un son qui s'appelait déjà THEVIE RADIO commençait de la même manière. C'était en fait un interlude au son suivant, puisque l'animateur nous y annonçait le feat avec Hamza, BXL ZOO :

Que tu sois dans la caisse, à la salle ou au taf, arrête tout ! Lève-toi et ambiance-toi. Car voici le nouveau Dems et Hamza. Sur ta radio : la seule, l'unique, TheVie Radio. La radio sale, la radio nwaar...

Bref, ici la radio se stabilise rapidement et lance une prod à l'image des deux précédentes : assez lente, et mélancolique, avec ce que je crois être un xylophone en fond.

Stop. Il y'a une confidence que je veux vous faire depuis que j'ai commencé cette imposture. J'ai toujours été nulle pour reconnaître les instruments de musique. Seule matière dans laquelle je n'ai jamais eu la moyenne d'ailleurs. Et je me souviens que cet exercice me filait des sueurs froides tellement ça semblait hyper simple pour tout le reste de la classe. Donc là je fais un effort de ouf, mais si ça se trouve, je suis complétement à côté… Voilà, c'est dit. On peut reprendre.

La prod est donc pour le moment loin de l'ambiance sale qui avait été annoncée sur la THEVIE RADIO du premier volet de QALF. Les premières paroles nous le confirment rapidement.

Je n'suis pas dans mon meilleur état. J'écris pour ne pas faire de dégât, sinon je risquerais d'éclater des têtes avec un Beretta.

Le flow est très calme, presque monotone. Le propos tout sauf joyeux. Vous me direz, jamais le propos n'a été particulièrement lumineux, mais là, y'a un truc en plus. Déjà, je crois qu'aucune partie génitale appartenant à une femme n'a été malmenée ou même simplement citée dans le premier couplet (ok, je le confesse, je passe ici sous silence un petit "nique ta mère"). Aucune substance n'a été consommée non plus. Preuve s'il en est qu'il n'est VRAIMENT PAS dans son meilleur état.

Pas vraiment de refrain, juste un lointain son de radio derrière quelques vocalises. Les morceaux sans refrain : ma passion. Pourquoi répéter le même truc plusieurs fois dans une même chanson ? La lourdeur sérieux. Oui je remet en cause le principe même de la musique chantée. Mais j'aime pas beaucoup les principes moi.

On attaque donc tout de suite le deuxième couplet. Le rythme devient un peu moins monotone et plus mélodieux. Et surtout, il semblerait qu'il soit enfin question d'une femme à baiser puis tourmenter. Mais là encore, y'a un truc qui n'est pas comme d'habitude. Les choses sont dites avec plus de subtilité et de poésie. Damso se livre plus sur ses sentiments. Ou plutôt son absence de sentiment, vous enflammez pas.

J*'me vois dans tes yeux, j'm'apprécie. Mais se voir à deux, j'suis indécis, après si On l'fait vite fait sans être précis, sur nos sentiments C'qu'on ressent tout en laissant notre histoire rétrécir (…)*

Ce couplet me touche beaucoup. Je ne suis plus dans l'habituel kiff gratuit de la puissance verbale d'images diffusées dans des prouesses de rimes, déclamées sur un rythme qui me plait. Désolé pour la complexité du truc, mais c'est ça Damso la plupart du temps pour moi. Ca me plait de façon complexe alors même que rien ne me touche dans le propos et que tout ou presque est problématique. Bref, là on est au dessus ! Il a mis cette puissance au service d'une certaine introspection, sans manquer de respect à personne.

Viens dans mon secteur, tu comprendras p't-être mes peurs. Mes peines de cœur, mes traînées d'sueur, de séducteur. Un bouquet d'fleurs, fané par le temps d'attente du prince charmant que j'tais censé être. Au lieu d'ça, j'suis qu'le garde champêtre de l'être, censé l'être avec toi. Ton amour, je l'envie, mon amour, je t'en prie. J'veux qu'tu m'haïsses autant que tu m'aimes"

Voilà pour le deuxième couplet. Puis, après un refrain qui n'en est pas vraiment un puisqu'il ne reviendra pas, les grésillements de la radio reprennent. Ce n'est plus lui qui nous parle, mais un animateur qu'on imagine dans son studio.

Changement d'ambiance Nwaaar, back to the saale. La violence…