En guise d'introduction

****Nous allons découvrir dans ce nouveau dossier la Chapelle de St. Pierre et St. Paul sur la commune de Lumio. Elle se situe à la sortie Sud-Ouest du village en direction de Calvi.

****On est conquis par le côté si pittoresque de cette petite église romane dont la construction remonte aux dires des spécialistes au XIème siècle. Classée monument historique en 1980.

Sur la figure n°1 ci-dessous, vous la découvrez dans les meilleurs conditions : au lever du soleil, dans la quiétude du cimetière.

Figure 1 : La Chapelle de Saint-Pierre et Saint Paul au soleil levant. L’œil du géologue est attiré par son appareillage très attrayant en granite aux teintes beiges rosées. Notez la présence d’un campanile manifestement surajouté.

Figure 1 : La Chapelle de Saint-Pierre et Saint Paul au soleil levant. L’œil du géologue est attiré par son appareillage très attrayant en granite aux teintes beiges rosées. Notez la présence d’un campanile manifestement surajouté.

Cette chapelle de part sa taille modeste, la sobriété de ses décors, l’absence de dichromie, contraste énormément avec La Trinita d’Aregno que nous avons examinée précédemment. Les archéologues nous disent qu’elle a été fortement remaniée au XVIIIème siècle. Toutefois son caractère roman est relativement bien préservé sur ses façades latérales comme dans son abside (Voir figure 1 ci-dessus).

Son environnement géologique immédiat (voir figure 2 ci-dessous)

Figure 2 : Position de la Chapelle de St. Pierre et Paul dans son environnement géologique.

Figure 2 : Position de la Chapelle de St. Pierre et Paul dans son environnement géologique.

Elle est implantée sur le faciès (2ϒ3) des monzogranites de Sant’Ambrogio appartenant à l’intrusion de Calvi. ****Notez côté droit la présence très proche du granite hololeucocrate d’Algajola (ϒ3). (Le cercle rouge orange pour située le site de la chapelle).

Pour ce qui concerne sont environnement géologique immédiat, noter que cette chapelle est bâtie sur des roches appartenant à l’intrusion de Calvi et plus précisément sur ce qui constituent la partie centrale de l’intrusion, à s’avoir le faciès dit de Sant-Ambrogio (2ϒ3)  représenté par des monzogranites à biotite +/- amphibole (voir figure 3 ci-dessous)

Figure 3 : Une vue macroscopique du faciès San Ambrogio. L’organisation planaire des phénocristaux de feldspath potassique est très nette. Ces phénocristaux baignent dans une matrice dans laquelle abondent les cristaux de biotite. L’amphibole peut y être présente.

Figure 3 : Une vue macroscopique du faciès San Ambrogio. L’organisation planaire des phénocristaux de feldspath potassique est très nette. Ces phénocristaux baignent dans une matrice dans laquelle abondent les cristaux de biotite. L’amphibole peut y être présente.

Ces roches affleurent sous la forme d’une bande subméridienne large d’environ 6 km. Cette bande étant elle-même intrudée par le pluton d’Algajola (voir figure 2 ci-dessus).

Ces monzogranites se distinguent des Quartzomonzonites d’Aregno vue précédemment par leur couleur plus claire due à une charge plus faible en minéraux sombres (Biotite +/- amphibole), et la plus grande abondance du quartz. En fait, Il est bien établi par des études pétrographiques très détaillées que ces monzogranites ne sont pas du tout homogènes en composition. Sur le terrain on y décèle une certaine évolution qui s’exprime d’Est en Ouest par une diminution progressive des teneurs en minéraux ferromagnésiens avec la disparition du pyroxène, la diminution puis la disparition de la hornblende, la chute de plus en plus marquée des teneurs en biotite. Mais aussi par une plus grande abondance de quartz. Des variations de composition qui se traduisent par la couleur de plus en plus claire de ces roches quand on se déplace d’Est en Ouest.

Il nous sera donc très difficile de déterminer le faciès précis de ces roches quand nous les observerons dans des blocs isolés de leur contexte.

Dans l’environnement géologique immédiat de cette chapelle il faut aussi noter la présence du pluton d’Algajola que nous avons déjà décrit antérieurement. Revoir les figures 8 et 9 du dossier 8.1 - La chapelle de la Trinita / San Giovanni Battista d’Aregno

Ne pas oublier la présence du système filonien (μϒ et aϒ2).

Ayant passé en revu les différents ensembles géologiques qui se trouvent dans le voisinage de la Chapelle (dans un rayon d’environ 1km) nous allons entreprendre l’analyse de son bâti pour tenter de répondre à la même question :

 **Quel rôle a pu jouer l’environnement géologique dans le choix des matériaux utilisés par les constructeurs de cette chapelle ?**

L’analyse géologique du bâti :

La façade nord (voir figure 4 ci-dessous)