Cette chapelle datée du XIIème siècle est une des plus connues de Corse. Elle se situe à l’entrée du village d’Aregno, au milieu du cimetière.
Il faut noter qu’elle est bâtie sur des roches appartenant à l’intrusion de Calvi et plus précisément
Figure 1 : Position de la Chapelle de La Trinita d’Aregno dans son environnement géologique. (Le point rouge cerclé de noir coté droit de la figure). Le faciès Aregno (2ϒ3p) et côté droit son faciès de bordure à grain plus fin soulignée par des points blancs. Nous sommes ici au contact avec les roches qui constituent le pluton d’Ile Rousse. Notez l’abondance et la taille des stocks de roches basique vaugnéritiques (ση3) en vert sur la carte ainsi que la présence très proche du granite hololeucocrate d’Algajola (ϒ3).
Ces quartzmonzonites, dans lesquelles les macrocristaux de feldspath potassique abondent sont des roches facilement reconnaissables. Les macrocristaux baignent dans une trame de couleur sombre, à grain moyen (voir figure 2 ci-contre et 3 ci-dessous). La trace du plan de fluidalité y est très bien marquée. Le plagioclase de couleur blanche y est associé à des minéraux ferromagnésiens (biotite, amphibole, pyroxène) très abondants et souvent regroupés en amas. Le sphène est toujours omniprésent et de grande taille (jusqu’à 4-5 mm). Le quartz par contre s’y trouve en faible proportion.
Figure 2 : Le faciès des monzonites quartziques d’Aregno ici légèrement altérées. La trace du plan de fluidalité y est bien marquée, soulignée par l’alignement des macrocristaux de feldspath potassique.
Figure 3 : Le faciès des quartzmonzonite d’Aregno à la cassure fraiche. Notez la taille des macrocristaux de feldspath potassique (fp) qui tranche sur le fond de la roche ; l’aspect relativement sombre de ce dernier est du à l’abondance des minéraux ferromagnésiens : (b) biotite et (a) amphibole; le pyroxène est présent mais non visible. Le quartz (q) est peu abondant ; (p) le plagioclase se présente en tous petits cristaux blancs bien visibles dans les nids de micas biotite sous la forme de points blancs. La présence de cristaux de sphène (sp) de couleur brune est à noter.
Ce faciès de quartzmonzonite affleure dans la région d’Aregno selon une lame subméridienne dont la largeur n’excède pas 1 à 2 km (2ϒ3p) (voir figure 1 ci-dessus) ; elle est bordée côté Est par ce que les spécialistes appellent : un faciès de bordure ; il s’agit de la même roche ayant cristallisée plus rapidement au contact de la paroi de l’intrusion d’Ile Rousse plus ancienne et donc refroidie. Il en résulte un faciès à grain fin (voir figure 4 ci-dessous) qui se caractérise principalement par la petite taille des phénocristaux.
Figure 4 : Faciès de bordure des monzonites quartziques.
Notez bien que c’est dans cette lame que l’on rencontre :
Les stocks de roches basiques sombres les plus importants en volume (ση3) (voir figure 1 ci-dessus) mais aussi un très grand nombre d’enclaves microgrenues. Des roches de composition syénodioritique auxquelles les géologues donnent le nom de vaugnérites.
Rappelons que ces stocks vaugnéritiques sont composés de roches sombres car très riches en minéraux ferromagnésiens (biotite, amphibole, clinopyroxène) ; elles montrent d’importantes variations de texture. Le type le plus fréquent est une roche grenue à grain moyen (2 à 3 mm) à texture équante mais aussi des variétés à grain plus fin ou encore des variétés très biotitiques. Il faut retenir que ces roches ont un caractère peu quartzique ; elles présentent un large éventail de composition depuis des diorites jusqu’aux syénites et leurs équivalents quartzifères (voir figure 5 ci-contre).
Figure 5 : Les roches basiques dans le diagramme Q-A-P. Notez la pauvreté de ces roches en quartz et l’énorme dispersion des teneurs en plagioclase et feldspath potassique ce qui illustre leur très large intervalle de composition et donc leurs faciès si variés.
La chapelle se situe à moins de 1 km du stock de roches basiques le plus proche.
Côté Ouest de cette lame se développe :
Figure 6 : Une vue macroscopique du faciès San Ambrogio. L’organisation planaire des lames de phénocristaux de feldspath potassique est comme précédemment très nette. Toutefois les macrocristaux baignent dans un fond plus clair car plus pauvre en minéraux ferromagnésiens biotite, amphibole et plus riche en quartz..
Figure 7 : Le faciès des monzogranodiorites de Monticello. Notez la grande taille des phénocristaux ; sa pauvreté en quartz ; un fond à grain assez fin, relativement sombre car riche en biotite et amphibole. Le plagioclase y est abondant en petits cristaux bien automorphes.
le pluton d’Algajola intrude le complexe granitique de Calvi dans sa partie orientale. Ce pluton fait partie de l’environnement géologique immédiat de la chapelle de la Trinita d’Aregno ; un de ses diverticules se trouve à moins d’1,5 km de la chapelle (voir figure 1 ci-dessus).****
Il est constitué de roches siliceuses de couleur claire, à patine rousse. Des matériaux qui, résistant bien à l’érosion, se manifestent sur le terrain par des reliefs aux affleurements bien marqués (voir figure 8 ci-dessous).
Figure 8 : Les granites clairs à patine rousse du pluton d’Algajola.