Nous allons y découvrir la géologie de la commune de Muru.
Cette intrusion (voir figure 1 ci-dessous) s’est mise en place il y a environ 344 Ma en intrudant les formations métamorphiques du socle ancien de Belgodère qui la limite côté Est. Côté Ouest, elle est recoupée par le pluton de Calvi légèrement plus jeune (337 Ma). Elle a été, dans un deuxième temps, perforée par plusieurs petits corps de granite clair parmi lesquels le géologue distingue : les granites type Pietra di Telamu de couleur blanchâtre et les granites alcalins rouges qui affleurent à proximité immédiate de la ville d’Île-Rousse d’où son nom ; ces derniers appartiennent au cycle d’affinité alcaline-hyper alcaline daté du Permien Supérieur. A ne pas oublier le ring dyke* de Falconajola qui fait partie du complexe annulaire du Cintu et donc de même âge que les îlots Ile-roussiens précédents.
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Figure 8 : Nous avons emprunté à l’article de LAPORTE et al. (1991) le modèle schématique qui résume les principales étapes de la construction des intrusions d’Île-Rousse et de Calvi.
Modèle schématique résumant les principales étapes de la construction du complexe d'Île-Rousse : 1) la fusion de la croûte inférieure à moyenne, peut-être provoquée par la mise en place de grands corps vaugnéritiques (V), donne naissance à des magmas magnésio- potassiques (mgk) ou alumineux (al) ; 2) l'ascension et le télescopage de ces magmas conduisent à la formation d'un corps granitique composite : le complexe d'Île-Rousse (pour simplifier, seules les granodiorites Corbara (co) et les granodiorites et monzogranites de Monticello-Ginebaru (mo1 et mo2 respectivement) ont été représentés) ; 3) pendant ou peu après leur mise en place, le complexe d'Île-Rousse et l'intrusion de Calvi (Ca) sont déformés dans le cadre d'un raccourcissement régional selon une direction approximativement E-W et subhorizontale. Le petit massif de Pietra di Telamu (pt), légérement plus tardif, n'enregistre que les stades terminaux de la déformation régionale.
Les roches granitiques sont réputées pour leur dureté et donc leur résistance. Nous en avons donné des exemples avec les granites du pluton de Calvi.
Ces roches toutefois s’altèrent. Pourquoi ? Les spécialistes nous en donnent plusieurs raisons :
Dans les régions à climat tempéré les spécialistes nous disent que ce phénomène d’altération, qu’ils qualifient "d’arénisation", est sous la dépendance de l’action de l’eau ; ils parlent d’hydrolyse ménagée.
En l’absence d’érosion, les roches granitiques se trouvent être altérées sur des épaisseurs importantes (plusieurs mètres). On y observe en surface une formation meuble, présentant une couleur brun rouge plus ou moins marquée (voir figure 9 ci-dessous) et dans laquelle la texture de la roche est conservée. Ce que les géologues appellent une « arène »* ; « u tuvu » en langue corse.
Figure 9 : exemple d’un épais manteau d’arène dans une zone basse où l’érosion n’est que peu ou pas active.
Figure 10 : Monzogranite porphyroïde arénisé. La texture de la roche y est bien conservée.